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une petite fille donnant la main à sa maman et marchant dans la rue, derrière le texte « la précarité hygiénique et ses victimes » et le logo du programme de dons de capsules de lessive smol.

qui sont les victimes de la précarité hygiénique

26 mai 2025

La précarité hygiénique est un sujet qui nous tient particulièrement à cœur et qui a tendance à être moins connu que la précarité alimentaire ou menstruelle. Il s’agit pourtant d’un type de pauvreté bien présent en France et dont les chiffres ne cessent d’augmenter.





la précarité hygiénique, c’est quoi ?

La précarité hygiénique se définit comme le renoncement à certains types de produits d’hygiène de base faute de moyen. Cela peut vouloir dire choisir entre un paquet de pattes et une bouteille de gel douche, espacer chaque douche ou encore diluer son shampoing pour le faire durer plus longtemps.


Cela ne touche pas que les produits d’hygiène tels que le savon ou le gel douche. Cela s’étend à des produits tels que la lessive ou le papier toilette. En plus de ne pas toujours pouvoir se laver autant qu’on le souhaite, cela veut donc dire porter des vêtements sales.





les statistiques en France

La précarité hygiénique est un phénomène encore méconnu en France mais grandissant. Selon une enquête réalisée par Ifop en 2024 pour Dons Solidaires, la moitié des Français songeraient à réduire leur dépense de produits d’hygiène pour des raisons économiques.


1 Français sur 5 a même dû décider entre acheter un produit de première nécessité et des produits d'hygiène. C’est donc entre 8 et 9 millions de Français qui se retrouvent dans cette situation. En 2021, 4 millions de Français étaient touchés par la précarité hygiénique.


En ce qui concerne les produits d’entretien tels que la lessive, 32 % des Français interrogés déclarent porter leurs vêtements plus longtemps et 21 % ne pas utiliser de lessive ou en réduire la dose lors de chaque machine.


Il s’avère par ailleurs qu’au cours des derniers mois, 7 % des foyers les plus précaires ont acquis des produits d’hygiène par une structure d’aide telle que l’Agence du Don en Nature. Il ne s’agit pas d’un phénomène exclusif à la France puisqu’au Royaume-Uni, cela affecte plus de 9 millions de personnes.





quelles sont les conséquences de la précarité hygiénique ?

Ne pas pouvoir se laver ou ne pas pouvoir laver ses vêtements a un impact non négligeable. Surtout dans une société où la toilette corporelle est liée à une norme sociale. Et ceux qui ne peuvent pas suivre ces modèles se sentiront stigmatisés, ce qui mènera à une baisse de l’estime de soi et un risque plus élevé d’isolement social.


Ce qui entraîne un cercle vicieux. Ne pas pouvoir acheter de produits d’hygiène, se laver ou nettoyer ses vêtements a un impact négatif sur la confiance en soi. De quoi découle le renoncement à des activités sociales et professionnelles (ex: ne pas se sentir bien au travail, ne plus sortir, ne pas se rendre aux entretiens d’embauche). 


Ce qui crée de l’isolement qui va aggraver la précarité. Pour un élève, cela sera souvent synonyme de décrochage scolaire. Pour un travailleur, cela voudra dire ne pas se rendre à un entretien d’embauche. 





combattre les idées reçues

On voit pas mal d’idées reçues sur la précarité hygiénique. Par exemple, sous des contenus sur les réseaux sociaux ou sous des articles de journaux des commentaires tels que 


« Si ça peut s’acheter un iPhone, ça peut acheter de la lessive. » 


et  « Par contre, y a toujours de l’argent pour s’acheter des clopes ! »


ou encore « Le savon, ça ne coûte pas si cher que ça, il ne faut pas exagérer. »


et même « Si ça se remettait au boulot, ça n’en serait pas là. »


La précarité hygiénique est une pauvreté encore méconnue alors la plupart des gens ne savent pas réellement à quoi elle ressemble. Ni ce qui l’entraîne ou qui en souffre. Ce qui peut pousser à de nombreuses idées reçues sur ses victimes.


Avant de passer à la suite, déconstruisons deux trois choses : 

  1. Un iPhone ou un smartphone n’est aujourd’hui plus un luxe. C’est un essentiel de la vie de tous les jours qui nous permet d’accéder à nos e-mails, à internet et plus encore. Entre autres d’appeler ou de communiquer avec des employeurs potentiels, de postuler à des emplois, de se rendre à des entretiens.
  2. Pour beaucoup, si, le savon coûte cher.
  3. Les individus vivant en situation de précarité hygiénique sont très souvent des travailleurs pauvres, donc employés.





les victimes de la précarité hygiénique

Les premières touchées par la précarité hygiénique sont les femmes. 16 % d’entre elles ont réduit leur consommation de produits d’hygiène pour des raisons financières. Le groupe le plus touché reste cependant les ménages pauvres et les foyers monoparentaux.


En 2025, 39 % des ménages pauvres et 35 % des familles monoparentales ont renoncé à des produits d’hygiène au profit de l’alimentation. Il s’agit la plupart du temps de familles et ménages où au moins un adulte est actif.


Lorsque la précarité touche les familles et parents isolés, elle finit par se répercuter sur les enfants, ce qui génère des inégalités plus tard et contribue ensuite au cercle vicieux mentionné précédemment. Par exemple, près d’un jeune sur cinq dit renoncer à l’achat de déodorant par manque de moyen et 37 % déclarent éviter des situations sociales en raison d’un malaise par rapport à leur présentation.


Le public touché par la précarité hygiénique est de plus en plus hétérogène et personne n’est à l’abri. En effet, deux Français sur cinq estiment qu’ils pourraient basculer dans la pauvreté et un quart qu’ils pourraient avoir à recourir à des associations pour se procurer des denrées alimentaires.





comment peut-on aider ?

smol est très engagé contre la précarité hygiénique en France, mais aussi au Royaume-Uni et en Allemagne. Nous faisons don d’une capsule à chaque nouvel abonné souscrit ainsi que des donations ponctuelles au cours de l’année.


Nos abonnés peuvent contribuer en mettant en place un don régulier de 2 capsules (0,35 €) aligné sur chacune de leur livraison. Au 31 mars 2025, nous avions déjà récolté plus de 23 000 capsules en France, 9 mois après notre lancement. Au Royaume-Uni, nous en sommes à plus de 2,2 millions.